Bonjour tout le monde ! (Et en silence s’il vous plaît).

Bonjour tout le monde ! (Et en silence s’il vous plaît).

Moi, toi,
Je, tu,
Me, te,
Tes,

Et pourtant nous nous regardons.

Moi, toi,
Je, tu,
Me, te,
Tes,

Et pourtant nous nous admirons.

Voici par ces quelques mots, la vie résumée d’un homme. Car l’homme ne parle pas, il bafouille quelques mots à tout hasard sans pour autant les proclamer haut et fort. Par contre, l’homme peut voir, sentir, toucher, goûter, entendre. Mais dans les cinq sens, le langage n’est pas un sens. On dit qu’on a le sens de la parole, à quoi cela nous sert il ? Lorsque nous, homme, en tant qu’humain, nous rencontrons une autre personne du sexe opposé, nous ne savons que dire. Seules ces quelques prérogatives ont lieu d’être.

Moi, toi,
Je, tu,
Me, te,
Tes,

Et pourtant nous nous saluons.

C’est alors que voici le passage au langage du corps. Un bref sourire volé en esquisse au coin des lèvres et le tour est joué. Si par ailleurs il adviendrait que l’on connaisse la personne en face, il est alors d’usage de lui serrer la main ou de l’embrasser, je dis embrasser mais cela reste sur la joue, ne nous détrompons pas. Et si nous sommes trop éloignés l’un de l’autre afin de faire rentrer en contact nos corps, un petit signe de la main suffit.

Moi, toi,
Je, tu,
Me, te,
Tes,

Et pourtant nous nous comprenons.

C’est ainsi qu’en l’espace de quelques secondes, vous avez dit bonjour à une connaissance ou à un ( e ) inconnu ( e ) dans le silence le plus total. Voyez comme il ne sert à rien de savoir parler pour communiquer. Un simple regard, un simple geste, et voilà. Bien entendu, nous pourrions aller plus loin dans l’analyse et quoi que les bonnes mœurs, la loi et la morale nous l’interdisent, nous ne pouvons nous empêcher d’y penser, d’en rêver voire d’en fantasmer en quelques dixièmes de seconde sans que l’autre ne se doute de quoi que ce soit ; alors que nous, comme la personne en face, c’est-à-dire nous comme vous (pour rester dans la politesse d’un ( e ) inconnu ( e ) ou non), se transforme en : je comme tu. Et enfin, enfoui au plus profond de notre pensée nous nous laissons aller à ces idées :

Moi, toi,
Je, tu,
Me, te,
Tes,

Et pourtant nous nous embrassons…